je connais aucune ville dans laquelle c’est le cas
C’est le cas dans toutes les grandes villes où la pride à été cooptée par les libéraux.
À Lille, ça tourne à la violence. La pride “officielle” est organisée par les commerçants de la ville, elle est limite de droite, infestée de TERF, et interdi les drapeaux palestiniens. En parallèle, la pride radicale se fait gazer et tabasser par les flics.
À Paris, la pride radicale anticapitaliste devient chaque année plus grande, et continue à grandir alors que la marche des fiertés “officielle” s’est pourtant améliorée sur les sujets intersectionnels. Un article sur cette manifestation.
Tu associes la majorité des Pride dans les grandes villes à des Prides de droite (puisque libérales), en prenant comme argument le fait qu’il y ait des Pride plus radicales dans ces mêmes villes… puis tu prends l’exemple d’une Pride infestée de TERF pour justifier tes propos.
Les Pride que tu appelles “libérales” sont juste de gauche, absolument pas libérales ou de droite, et les Pride radicales sont plus proches de l’extrême gauche.
J’ai aussi du mal à voir où tu vois l’infestation des bourgeois dans l’organisation des Pride, mis à part à Lille visiblement, mais ça n’en fait pas une majorité.
Par “libéral” j’entends pas le libéralisme économique mais l’opposition au radicalisme, la consensualité politique, les partisans de la modération. C’est à dire le sens politico-culturel du mot, pas le sens économique du mot. Au sein des mouvements queer, depuis une vingtaine d’années, il y a une séparation forte qui s’est crée entre les courants libéraux (recharche d’une intégration des queer dans la société actuelle) et radicaux (rejet de la société et demande de transformation profonde). Les deux courants ont leur mérite, et peuvent s’entendre sur divers sujets.
Des personnes peuvent aller faire les deux types de prides oui. Vu que la police refuse généralement de donner un permis aux deux pour avoir lieu simultanément, elles ont lieu des jours différents, donc rien empêche de faire les deux. Toutefois, il y a des gens qui refusent catégoriquement de participer à l’une ou à l’autre. Dans beaucoup de grandes villes, le problème est que chaque année la marche des fiertés “officielle” devient de plus en plus dépolitisée, voit d’un mauvais œil l’antiracisme, laisse trop de place aux discours borderline, laisse de la place aux entreprises dans les cortèges, en somme se fait coopter et devient un produit du capitalisme arc-en-ciel.
Oui, les prides ont toutes des slogans contre l’ED et contre le racisme. Ça ne les empêche pas de faire le travail de la droite lorsqu’elles invisibilisent les militants intersectionnels, particulièrement antiracistes, en s’appropriant leur lutte pour la museler et la transformer en truc tout mou. C’est pour ça qu’il y a des prides radicales. C’est ce qui se passe systématiquement avec les mouvements militants qui manquent de radicalité. Le premier qui me vient à l’esprit est Touche pas à mon pote, qui était contre l’ED tout en mettant en avant une façon de penser “on se fait tous des bisoux et le racisme va disparaitre” qui a eu au final un effet négatif sur les luttes antiracistes en invisibilisant totalement les militants décoloniaux qui en étaient à l’origine.
Des exemples concrets de prides libérales/radicales incompatibles :
À Paris, l’Inter-LGBT, qui organise la marche des fiertés “officielle”, donnait une place centrale aux chars sponsorisés, a même autorisé un char de la police nationale, relègue les revendications politiques à l’arrière du cortège
À Lyon, la CIGaL, qui organise la marche des fiertés “officielle”, exclut les cortèges antiracistes et/ou pro-palestiniens
À Marseille, la police et des banques sont présentes dans les cortèges de la marche des fiertés “officielle”
À Toulouse, les pancartes anti-flic et anti-capitalistes créent des grosses tensions avec l’orga (pas encore de séparation mais ça ne saurait tarder)
À Lille, le choix des chars pour la marche des fiertés “officielle” est carrément fait par les commerçants de la ville, ça devient abusé, c’est pour ça qu’ils font une contre-manif non autorisée le jour même, peu importe si ça veut dire gazage et répression
Je viens de comprendre qu’on ne parle effectivement pas de la même chose concernant le terme “libéralisme”.
Effectivement, je comprends mieux et c’est plus concret avec ces exemples-là.
Je me demande quand même si ces exemples ont forcément un lien avec le fait qu’il y ait une pride radicale, car à Nantes et Rennes, il y a aussi effectivement des prides plus radicales depuis un moment, sans pour autant qu’il y ait eu de frictions à ma connaissance pour les prides “classiques”.
À Rennes comme à Nantes la grosse différence est que la pride radicale n’est pas en conflit avec la pride “officielle”. Il y a des désaccords idéologiques forts, mais pas au point que ça soit une contre-manifestation comme ça l’est à d’autres endroits.
Rennes et Nantes sont des villes très queer et militantes, donc pas besoin de pride alternative là-bas
https://www.sudouest.fr/gironde/bordeaux/bordeaux-a-la-pride-radicale-on-ne-va-pas-laisser-le-champ-libre-aux-fascistes-11497133.php
https://www.rue89lyon.fr/2018/06/15/pourquoi-une-pride-de-nuit-a-lyon-avant-la-marche-des-fiertes-lgbt/
https://www.francebleu.fr/infos/societe/une-marche-des-fiertes-tres-politique-cette-annee-a-marseille-des-milliers-de-personnes-attendues-samedi-2996900
C’est le cas dans toutes les grandes villes où la pride à été cooptée par les libéraux.
À Lille, ça tourne à la violence. La pride “officielle” est organisée par les commerçants de la ville, elle est limite de droite, infestée de TERF, et interdi les drapeaux palestiniens. En parallèle, la pride radicale se fait gazer et tabasser par les flics.
À Paris, la pride radicale anticapitaliste devient chaque année plus grande, et continue à grandir alors que la marche des fiertés “officielle” s’est pourtant améliorée sur les sujets intersectionnels. Un article sur cette manifestation.
Tu associes la majorité des Pride dans les grandes villes à des Prides de droite (puisque libérales), en prenant comme argument le fait qu’il y ait des Pride plus radicales dans ces mêmes villes… puis tu prends l’exemple d’une Pride infestée de TERF pour justifier tes propos.
Les Pride que tu appelles “libérales” sont juste de gauche, absolument pas libérales ou de droite, et les Pride radicales sont plus proches de l’extrême gauche.
J’ai aussi du mal à voir où tu vois l’infestation des bourgeois dans l’organisation des Pride, mis à part à Lille visiblement, mais ça n’en fait pas une majorité.
Hein ?
Je crois qu’on parle de choses différentes.
Par “libéral” j’entends pas le libéralisme économique mais l’opposition au radicalisme, la consensualité politique, les partisans de la modération. C’est à dire le sens politico-culturel du mot, pas le sens économique du mot. Au sein des mouvements queer, depuis une vingtaine d’années, il y a une séparation forte qui s’est crée entre les courants libéraux (recharche d’une intégration des queer dans la société actuelle) et radicaux (rejet de la société et demande de transformation profonde). Les deux courants ont leur mérite, et peuvent s’entendre sur divers sujets.
Des personnes peuvent aller faire les deux types de prides oui. Vu que la police refuse généralement de donner un permis aux deux pour avoir lieu simultanément, elles ont lieu des jours différents, donc rien empêche de faire les deux. Toutefois, il y a des gens qui refusent catégoriquement de participer à l’une ou à l’autre. Dans beaucoup de grandes villes, le problème est que chaque année la marche des fiertés “officielle” devient de plus en plus dépolitisée, voit d’un mauvais œil l’antiracisme, laisse trop de place aux discours borderline, laisse de la place aux entreprises dans les cortèges, en somme se fait coopter et devient un produit du capitalisme arc-en-ciel.
Oui, les prides ont toutes des slogans contre l’ED et contre le racisme. Ça ne les empêche pas de faire le travail de la droite lorsqu’elles invisibilisent les militants intersectionnels, particulièrement antiracistes, en s’appropriant leur lutte pour la museler et la transformer en truc tout mou. C’est pour ça qu’il y a des prides radicales. C’est ce qui se passe systématiquement avec les mouvements militants qui manquent de radicalité. Le premier qui me vient à l’esprit est Touche pas à mon pote, qui était contre l’ED tout en mettant en avant une façon de penser “on se fait tous des bisoux et le racisme va disparaitre” qui a eu au final un effet négatif sur les luttes antiracistes en invisibilisant totalement les militants décoloniaux qui en étaient à l’origine.
Des exemples concrets de prides libérales/radicales incompatibles :
Je viens de comprendre qu’on ne parle effectivement pas de la même chose concernant le terme “libéralisme”.
Effectivement, je comprends mieux et c’est plus concret avec ces exemples-là.
Je me demande quand même si ces exemples ont forcément un lien avec le fait qu’il y ait une pride radicale, car à Nantes et Rennes, il y a aussi effectivement des prides plus radicales depuis un moment, sans pour autant qu’il y ait eu de frictions à ma connaissance pour les prides “classiques”.
À Rennes comme à Nantes la grosse différence est que la pride radicale n’est pas en conflit avec la pride “officielle”. Il y a des désaccords idéologiques forts, mais pas au point que ça soit une contre-manifestation comme ça l’est à d’autres endroits.
Je vois oui !
Vivement qu’il n’y ait que des prides radicales alors 😅